Evaluation du risque d'accident de décompression

Note de l’éditeur: Cet article est à l’origine de la construction des classes du programme Total Level Comfort.

Peut-on évaluer le risque individuel d’accident de décompression (ADD) après une plongée ? On sait depuis quelques années, grâce aux statistiques COMEX, que toutes les plongées ne comportent pas le même risque de produire un ADD. Cette probabilité de faire un accident augmente avec la charge en gaz contenue dans l’organisme, en fonction de la profondeur de la plongée et du temps passé au fond : A une charge en gaz Q ( profondeur, en mètre, multipliée par la racine carrée du temps au fond, en min), va correspondre un risque d’ADD:

Quand Q est multiplié par 1,3 le risque d’ADD est multiplié par 10. Ceci à condition de respecter les tables de décompression.

Au delà de Q=320 (pour un temps de décompression d’une heure à une PO² moyenne de 1 bar) c’est la plongée à saturation qui est recommandée.

Mais ce risque statistique globale va varier également en fonction du plongeur et de son comportement . Six critères peuvent être pris en compte:

  1. L’âge et le poids
  2. Les antécédents (traumatismes, ADD, FOP, hygiène de vie, alimentation , tabac, alcool, médicaments …)
  3. La non-pratique régulière d’un sport
  4. La fatigue et le stress avant plongée (décalage horaire, déhydratation)
  5. Les efforts pendants et après la plongée
  6. Les erreurs commises durant la décompression (vitesse de remontée trop rapide , yoyo , plongées successives, non respect des paliers …)

Chacun de ces 6 facteurs va multiplier le risque d’ADD par un facteur 10 ! Ainsi par exemple, un plongeur qui ne réalise qu’une petite plongée avec un Q seulement de 130 (ex: 30 m/ 20 min) peut cumuler 3 facteurs de risque, sa probabilité de faire un ADD est de 0,1%, ce qui reste acceptable.Par contre avec ce même taux de risque, mais pour Q=320 (ex: 80 m / 15 min) il ne devra avoir aucun facteur individuel supplémentaire.

En conclusion le plongeur en évaluant ses propres facteurs de risque pourra choisir sa plongée en fonction de la charge en gaz de celle-ci.

Bernard Gardette
Conseiller scientifique